mardi 26 août 2008

S’il fallait le défendre...





S’il fallait le défendre...


Pauvre garçon, Angel MATOS n’a d’abord pas à être stigmatisé au regard de sa nationalité. La délégation olympique cubaine a émis un communiqué laissant entendre qu’elle condamnait le coup de pied asséné à l’arbitre. De même, la presse cubaine a considéré que c’était un geste “ lamentable “.

Pauve entraîneur également. Le droit français comme le droit international du sport ne connaît pas la responsablité pénale collective. Autrement dit, chacun doit assumer les conséquences de ses actes, mais uniquement de ses propres actes. Or, à la vue de l’incident tel qe retransmis par la télévision, je doute fort que l’entraîneur d’Angel MATOS ait activement participé aux agissements délictuels de son compétiteur.


Toujours est-il que la procédure pénale qui pourrait être mise en oeuvre ne manquera pas de nous éclairer à ce sujet.


Sur la forme


Relevons d’abord que la déclaration faite urbi et orbi par la WTF aux media internationau, aux fins compréhensibles de marquer les esprits et faire sens, n’est pas juridiquement fondée.

En effet, la WTF n’a pas compétence, en l’état, de prendre telle ou telle sanction puisqu’en temps de Jeux Olympiques, la CIO est exclusivement compétente en ce domaine. C’est la Commission disciplinaire de la CIO qui fait une recommandation, à charge pour la Commission exécuitve d’entériner ou non.

De même, la WTF ne peut en son instance disciplinaire prononcer une sanction. Elle ne peut que suggérer une recommandation à la CIO, qui je le rappelle, est exclusivement compétente durant les JO.

Par ailleurs, les décisions de la CIO sont susceptibles de recours devant le TAS ( Tribunal Arbitral du Sport ) dont les statuts consacrent les droits fondamentaux de la défense à savoir le droit à être entendu, le droit à l'assistance juridique, le droit d'apporter des preuves et de présenter des témoins .

L’annonce faite par la WTF d’une culpabilité et d’une sanction d’exclusion à vie au cours d’un “ conseil de discipline extraordinaire “ apparait donc comme une décision non conforme aux procédures du droit international du sport et s’avère pour le moins, une déclaration intempestive de nature à mettre en cause les dispositions pertinentes des statuts de la CIO et du TAS.

A supposer les procédures validées, je ne me fais pas d’illusion sur la suite qui sera donnée aux a priori établis par les déclarations universellement émises via les média internationaux et qui ne peuvent que converger vers cette “ exclusion “ requise.

Mais, dans l’optique d”une défense formelle d’Angel MATOS, je considère que, même s’’il s’agit là d’une première dans l’histoire des J.O, il ne faut pas sacrifier le Droit à une situation exceptionnelle.

J'aurais même tendance à dire, pour l'avancée du Droit du sport universel, qu'il faut que les instances internationales se prononcent sur ce problème juridique.


Sur le fond


La règle relative au traitement des soins administrés aux compétiteurs blessés indique que le compétiteur blessé dispose d’une minute pour informer l’arbitre de sa possibilité de reprendre le combat.

Toutefois, l’arbitre dispose discrétionnairement de la faculté, à tout moment du combat, de décider de l’arrêt d’un décompte à rebours par le biais d’un shi gan. Ce qui fait redémarrer un nouveau décompte.

Or, l’arbitre du combat incriminé n’a pas fait usage de cette faculté alors que :

- plusieurs médecins avaient envahi l’aire de combat, aussi était il plus qu’opportun de les avertir du décompte de la minute impartie

- le compétiteur blessé n’avait aucun intérêt à laisser s’écouler la minute impartie puisqu’il menait aux scores ( 3-2 ) et qu’apparament ( à vérifier ), il ne lui restait que quelques secondes pour que le combat fût plié.

Par ailleurs, l’arbitre - qui est fonctionnellement un Juge, c’est-à-dire tenu d’un impérieux devoir d’impartialité - n’est pas exclusivement lié par le tableau électronique. Il peut, à tout instant, avertir tout intervenant sur l’aire de combat de l’écoulement du temps de pause.

Enfin, il appartenait à cette autorité arbitrale, au vu des conditions susvisées, de mettre l’un ou l’autre des combattants en mesure de connaître sa possibilité de poursuivre ou non le combat.

Autrement, sa qualité d’Arbitre ne se justifierait plus.

Contrairement à ce dont a, magistralement, fait preuve l’arbitre du combat entre la Taiwanaise Li-Wen Su et la Croate Martina Zubcic.

En effet, l’arbitre du combat Li Wen Su/Martina Zucic l’a, à plusieurs reprises, arrêté en raison de la blessure de la Taiwanaise et a averti cette dernière de la possibilité d’y mettre fin.

Dès lors, en l’espèce, par sa coupable abstention, disons plutôt - par magnanimité - du fait de son inconscience, le dénommé arbitre n’a pas préservé les chances d’Angel Matos de conserver son score.

Par voie de conséquence, on peut dire que ce combat n’a pas été arbitré de manière équitable.

De manière plus générale, l’arbitrage de ces 29è Olympiades n’est absolument pas exempte de tout reproche.

En Taekwondo, l'Américain Steven Lopez a écopé d'une sanction totalement injustifiée pour avoir levé le pied au moment où son advesaire l'attaquait.

Le hand féminin - dont je suis plutôt profane, même si mon fils a été champion de France universitaire - a été cloué au pilori lors du match France-Russie - gloire à Valérie Nicolas - arbitré par des Chinoises, qui, tout a priori national exclu, n’apparaissaient pas les plus recommandées à cette fonction.

La boxe - si j’en crois les commentaires d’experts comme Brahim Asloum et j’en suis sûr, ceux de mon copain toulousain, Champion d’Europe, Pierre Joly - était pointée du doigt à plusieurs reprises pour des indélicatesses dans le scoring des matches.

Alors, je veux bien que dans une déclaration finale empreinte de sentimalisme plus que d’objectivité, on vienne nous dire que le sport ne peut s’abstraire du jugement humain.

Je suis conscient, professionnellement ,de ce que les arbitres ne sont que des hommes et ne peuvent tout voir; que comparativement, les témoins de scènes de crimes n’ont pas une mémoire fidèle de ce qu’ils ont réellement constaté. Que, par conséquent, l‘erreur est humaine. je peux l’admettre. C’est même triste à dire.

Mais, de là à absoudre des arbitres - des Juges - du non-respect du principe d’égalité, c’est-à-dire préserver les chances de l’un Et de l’autre de Compétiteurs - il y a un pas que l’idéal olympique ne m’inciterait jamais à franchir.

In fine, mais là, la raison n’a peut-être rien à voir avec ce qui suit, de vous à moi, lorsque le but ultime que vous vous êtes assigné est à portée de main - une victoire, une fortune, une femme, un mari..- que diriez-vous si un obscur “officiel “vous transforme en vipère en une illégitime décision de disqualification?

La vipère, avec ou sans raison, n’aurait vraisemblablement comme moyen de riposte que de piquer...

C’est ce qui s’est malheureusement passé dans la jeune tête de ce garçon d’Holguin ( province isolée de Cuba ). Autrement dit, un provincial. Quelqu’un qui n’est pas de la Havane. Un garçon pur jus qui a simplement pété les plombs ce Samedi 23 Aout 2008.













mercredi 20 août 2008

It was one day, Nikpai



Il était une fois, ce garçon-là. Il n'est pas athlète people. Mais un p'tit gars de Kaboul. 
Un taekwondoka.
Sa prestation du jour lui vaut sa place en première ligne ce 20 Août 2008.
Cette victoire, c'est d'abord, pour moi, uno motto, un moyen pour ne pas faire oublier la tragédie de la veille: la perte des dix soldats français d'Afghanistan. 
Est-ce un hasard, est-ce une coincidence?
Le mot hasard, d’origine arabe, signifie "jeu de dés". Mais comme le disait Machiavel " Le hasard gouverne un peu plus de la moitié de nos actions, et nous dirigeons le reste ".
Nikpai a choisi de diriger son destin. Avec force, hargne et détermination. S'entraîner dur pour gagner ses combats. gagner afin d'être respecté.
Car, ensuite, la médaille de bronze de Niktopai, la première médaille de l'histoire olympique afghane ( quatre représentants à Beijing ) ne peut nous faire oublier la misère qui règne dans ce pays. A cause de la guerre qui y sévit. De la folie des hommes. Entre Coran et pavot. Et comme pour conjurer ce triste sort, voici un garçon, comme venu de nulle part, qui vient bouleverser la hiérarchie mondiale du Taekwondo, art martial millénaire. Pensez-vous, il a tout simplement éliminé le champion du monde en titre, l'Espagnol Juan Antonio Ramos (4-2).Incroyable.

dimanche 17 août 2008

Liu Xiang abandonne


Le réveil a été difficile. Mais, les premières nouvelles à 6heures du matin sont plutôt intéressantes. Ladji Doucouré se qualifie en quarts de finale du 110mètres haies et Leslie Jhones courra la demi-finale du 400. Néanmoins, Ladji aura fort à faire pour atteindre les 13"39 de Dayron Robles qui est en train de répondre aux questions de Nelson Montfort. Comment vous sentez-vous? Tranquillo!Tranquillo!
Alors, la rumeur enfle pernicieusement dans le Nid: Liu Xiang sera t'-il présent dans les starts ce matin? 
Les premières images nous fixeront sur le destin présent de ce garçon. Liu Xiang n'est que douleur. Liu est dans les starting-blocks mais ne prendra pas le départ.
J'imagine la tristesse des chinois qui comptaient tellement depuis quatre ans sur ce talentueux athlète, adulé par un milliard et trois cents millions de compatriotes qui en ont fait une icône nationale pour avoir été le premier champion olympique chinois en athlétisme à Athènes.
Oui, mais voilà, je viens de l'apprendre, il est 6heures57, il est question de talon d'Achille. Alors, là, décidément, l'aventure homérique du jeune chinois ne pouvait que mal démarrer avec cette référence au malheureux héros de la mythologie grecque.
Je rappelle que Liu Xiang  est pour l'heure champion olympique, champion du monde et ex- détenteur du le record du monde de la spécialité en 12,88 ( avant d'en être destitué par Robles en Juin dernier ). Au mois de Mai 2008, il a remporté en 13,18 secondes les épreuves tests des Jeux olympiques de Beijing devant 45 000 spectateurs réunis dans le tout nouveau stade national.
Donc, voilà, gros coup de bambou sur la tête des chinois. A l'image des spectateurs qui ont subitement quitté le stade à la suite de l'abandon.
J'espère qu'il ne s'agit que d'une réaction épidermique et que le peuple chinois qui est en train de réussir ses Olympiades ne va pas, demain, brûler ce qu'il a, hier, adulé. Car, après tout, Liu Xiang n' a que 23 ans, il saura se rattraper.
Comme Laure Manaudou.
Qui, avec beaucoup de dignité, a donné rendez-vous à Londres en 2012 avec son petit frère à ses côtés.